lundi 11 avril 2011

Barwick Street - (What's The Story) Morning Glory?



Qu’est-ce qu’ils ont ces anglais avec ce pataquès autour de la britpop ? Qui n’a pas vécue sur les iles britanniques en 1995 n’a eu ouïe que de quelques fades échos de l’histoire. Mai 1994, suite au succès de Definitely Maybe, Oasis s’enferme dans le Rockfields Studio près de Monmouth pour mettre en boite son deuxième LP: (What's the story) Morning Glory?. La session part bon train grâce à un Noel Gallagher en forme olympique qui a composé l’album en amont. Durant l’enregistrement les deux frangins se font allégrement la nique voir même s’échangent quelques châtaignes pour une histoire de chant lead. L’album sortira en octobre 1995, sera transporté en tête des charts et installera le groupe mancunien au firmament de sa carrière.

Le 14 août 1995, deux mois avant l’introduction du chef d’œuvre, c’est la débandade au sein du Royaume. Blur provoque en duel le groupe de Manchester en sortant le single Country House le même jour que Roll With It. Les deux groupes plongent dans une course aux ventes effrénée dont le but et de déterminer le roi de la britpop. Le New Musical Express en fera une de ses couvertures d’anthologie. En sus, les insultes lancées par média interposés vont bon train entre Albarn, Gallagher et associés. La jeune génération est sur le qui-vive et doit faire un choix entre la formation working-class du nord et celle plus middle-class londonienne. Le quatuor d’Albarn remporte la joute avec 274 000 copies vendues contre 216 000 pour la fratrie Gallagher. Temps bénies par les maisons de disques!

Couverture du NME

La légendaire pochette est une capture de Barwick Street dans le quartier huppé de Soho et y présente le directeur artistique Brian Cannon croiser la route du DJ de la BBC Sean Rowley. Outre l’iconique photo, la rue est réputée pour héberger une grande quantité de disquaires indépendants en son sein. Par exemple, à gauche de l’image, la première devanture est celle de Sister Ray. Ce magasin a eu le culot de distribuer le premier EP des jeunes Arctic Monkeys : Five Minutes With Arctic Monkeys. Il a même reçu la distinction de magasin de musique indé de l’année 2007 par l’hebdomadaire Music Week. Aujourd’hui, Soho n’est plus qu’il était et nombreux sont les disquaires et sex shops qui sont passés sous la guillotine des loyers trop élevés du centre de Londres.    

Via cette pochette, Oasis renoue avec ses premiers amours modernistes. En deux pas, on se retrouve à Carnaby Street, muse de groupes tels que the Who  et The Kinks dans les années 60. En 1977, The Jam en fera une chanson. D’ailleurs, il est de notoriété que Noel Gallagher soigne ses acquaintances avec Paul Weller. Ce dernier a eu une influence massive sur les cinq de Manchester. Et c’est le mod father en personne qui clôture (What’s the story) Morning Glory? par un solo de guitare spatial en coda de Champagne Supernova.

En un peu moins de vingt ans de carrière, Oasis n’a pas arrêté de dégoupiller des grenades à fragmentation pop. Tantôt douces, tantôt amères les chansons du quintette ont sût allier la violence un tantinet hools avec la classe et le pédantisme incarnés avec ferveur par la rivalité entre les deux frères. Aimes moi tendre, fais-moi mal.