jeudi 10 février 2011

Dublin Castle – Madness!


Quand on y va, la route est droite. Quand on en sort, généralement l’auguste qui a eu l’audace de pousser la porte du pub voit quelque courbes s’être ajoutées au chemin retour. Pas loin de la station Camden Town, The Dublin Castle est l’un de ces pub qui abrite une scène en ses bas-fonds où les jeunes groupes aiment s’y casser les dents ou jubiler. Gigs et Guiness, rien de bien étonnant au sein de la capitale anglaise. Oui mais.

Datant de début 1800, le Dublin Castle a principalement été édifié afin d’abreuver la navvy (DDE britannique) qui construisait les chemins de fer qui entourent Camden Town et Chalk Farm. Comme ces prolos venaient des différentes régions et pays des iles, parlaient différents patois et aimaient bien se faire la nique; des pubs dédiés à chaque nationalités ont été érigé dans le but de calmer les frictions internes. Un pour les écossais, un pour les gallois, un pour les anglais et le Dublin…pour les irlandais.   

Peggy et Alo Colon dans les années 60

Au départ, petit pub respectable et sans soucis, son curriculum vitae changera le 7 octobre 1979 lorsque sept hurluberlus aussi connu sous le nom de Madness, feignant d’être un groupe de Jazz, décident de semer la zizanie en organisant un concert de ska. Quelle n’a pas été la surprise des tenanciers Peggy et le regretté Alo Colon (cf. photo) en voyant arriver des bandes de d’jeun’s voire même des skinheads former le public du groupe dit de jazz. Si l’attentat était grossier, la soirée n’en sera que meilleure et le propriétaire irlandais proposera au groupe de s’y installer en résidence tous les vendredis. Ainsi, Madness sera la première pierre à ce qu’il va devenir une des cathédrale des pubs rocks londoniens. La vidéo entubée ci-dessous est extraite du film Take It Or Leave It et témoigne du climat électrique régnant lorsque les sept magnifiques étaient en représentation au Dublin Castle (à partir de 6 :21)


Et pour la postérité, le groupe y enregistrera même le vidéo clip du titre My Girl


Puis la machine est lancée, la décennie 80 continue à faire dans le ska mais aussi le revival rockabilly. Les années 90 verront les formations britpop faire leurs premiers pas sur la pitite scène. Ainsi, le 15 mai 1995, Blur ajoute un nom de plus à liste prestigieuse des groupes qui ont gigé au Dublin. Mais ce n’est pas tout, les années 2000 ont également leurs lots de bonnes surprises: les Arctic Monkeys encore boutonneux le 5 avril 2005, Travis (bâillement), The Libertines, Amy Maisonduvin et bien d’autres. En outre, iI n’est pas rare d’y croiser Noel et Liam Gallagher (Oasis), Pete Doherty ou encore les fidèles de Madness sécher quelque chopines.

The Arctic Monkeys, le 5 avril 2005

On les retrouve d’ailleurs encadré et exhibé au-dessus du zinc du Dublin. Preuve que le temps a réduit le ska au rang de fossile et le pub en musée. Les éternels nostalgiques de la période pourront toujours y aller faire pèlerinage, commander une pinte et mouiller l’œil. Mais on y va aussi pour voir des concerts à moins de £10 et profiter des lumières tamisées pour draguer la minette (ou le minet) toujours en abondance. Convaincu.e?  

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